Porteuse de Vie

Une autre façon de considérer la venue d'un enfant

Voilà, ça y est, vous êtes enceinte. Une nouvelle étape dans votre existence, un grand changement dans votre corps, une rencontre exceptionnelle avec la Vie ! 
En Chine, il est dit que le projet de cette naissance a déjà commencé 9 mois avant la conception. L'âme se prépare à son incarnation. Il lui faudra ces 9 mois de gestation pour être prête à se lancer dans cette nouvelle expérience jusqu'au jour où bébé déclenchera son propre accouchement en envoyant un signal hormonal…
En Namibie, la place de la musique et surtout du chant au sein de la communauté est fondamentale. Selon les Himbas, la date de naissance d’un enfant n’est pas définie le jour où il vient au monde, mais le jour où l’idée de sa conception a germé dans l’esprit de sa mère. Quand une femme décide qu’elle veut avoir un bébé, elle part s’installer au pied d’un arbre et reste silencieuse un moment … jusqu’à ce qu’elle entende la chanson de l’enfant qui va naître. Elle retourne alors auprès de son compagnon pour lui apprendre ce chant et c’est ensemble qu’ils vont chanter lors de la conception de l’enfant. Un Himba entendra toute sa vie la musique de sa naissance, du début de son éducation, à son mariage en passant par ses funérailles. Au fur et à mesure des années, toute la communauté apprend cette chanson pour la lui chanter à chaque grande étape de sa vie.

Premier Point : Vous écouter, lever le pied !

Si tout va bien, vous ne ressentez aucun signe de cette grossesse. Cependant, les bouleversements qui se passent dans votre corps ne sont pas anodins. Vous n'êtes pas malade, bien sûr, vous êtes juste en train de concevoir un être à part entière qui puise dans vos réserves et change votre équilibre hormonal. Cela explique le côté à fleur de peau, hypersensible qui peut apparaître ou s'exacerber, ainsi que les coups de pompe et l'envie de dormir. Si vous avez des "symptômes" tels que nausées, vomissements, maux de tête, etc…, il peut être intéressant de vous interroger sur votre état de fatigue et sur la façon d'accueillir cette nouvelle. Parfois, ces signes apparaissent pour appuyer la prise de conscience que vous êtes bien enceinte. Cela peut-être également hormonal ou énergétique, tout n'est pas que psychologique; en tous cas, cela nécessite encore plus d'attention et d'aménagement de votre temps de récupération. 

Autant que votre travail le permette, ménagez-vous des temps de pause, soyez à l'écoute de vos besoins et prenez du temps pour vous reposer et pratiquer une activité physique qui aidera à vous maintenir en forme, en douceur. En France, le congé maternité arrive bien tard, trop tard pour certaines Mamans qui sont épuisées les deux derniers mois alors que le temps est à l'économie d'énergie pour gérer ce qui va suivre. N'hésitez pas à échanger avec votre médecin ou votre sage-femme sur votre état de fatigue. 

Attention à l'enchainement des rendez-vous divers, essayez de les répartir sur la semaine pour ne pas courir sans cesse. Vous allez être très sollicitées, choisissez avec discernement ce qui est important. Il y a plein d'outils pour vous préparer : cours à l'hôpital, piscine, chant prénatal, sophrologie, haptonomie, yoga, gym, etc… Pas la peine de tout essayer, et surtout pas tout en même temps. Par exemple, le chant prénatal peut commencer dès le 4e mois, l'haptonomie quand vous sentez bien bébé bouger vers 5 mois. Privilégiez la piscine vers 7 mois quand le ventre devient lourd et que l'eau vous porte. Cela soulagera davantage votre dos. 
Vous êtes la personne la plus importante de votre vie ! Personne ne peut prendre soin de vous comme vous-même, en respectant ce que vous ressentez. Ne vous mettez pas la pression, vous n'avez pas à être parfaite.

Deuxième point: Chantez !

Dès le 4e mois, l'oreille se forme et commence à entendre, particulièrement les sons aigus. Les sons graves vont aussi agir comme un massage à travers le liquide amniotique. Lorsque vous chantez, l'amplification de la voix fait que votre bébé vous perçoit et mémorise les mélodies et intonations de votre voix. Il les reconnaitra dès sa naissance. Choisissez une chanson que vous aimez, qui vient facilement et répétez-la souvent, ce sera comme un doudou entre lui et vous, un moyen de le rassurer et de le calmer, l'enveloppant de cette vibration connue. De plus, les sons aigus vont stimuler le haut du corps, les sons graves le bas du corps. 

Votre chant agira sur lui de la tête aux pieds. Cela peut être un joli moment, partagé en famille… L'atelier de chant prénatal vous apprendra à respirer et à gérer l'intensité des contractions, ainsi qu'à utiliser les sons graves pour libérer des endorphines dans le sang et diminuer la douleur. Enfin, il permet de renouer avec la possibilité de chanter spontanément, avec plaisir.

Troisième point: Temps de connexion et d'ouverture !

Souvent les Mamans que je reçois en rendez-vous individuel me disent qu'elles veulent passer une grossesse tranquille, que ce n'est pas le moment de se remettre en question. Ce n'est pas forcément juste. Vous êtes dans un état particulier, du fait de porter la Vie, qui donne un accès très différent à votre inconscient et à vos émotions. 

Ce n'est pas toujours facile, selon l'histoire qui a été vécue, mais ça peut être le moment de revisiter cette histoire, de faire le tri de ce que vous voulez garder et surtout de ce que vous ne voulez pas transmettre à ce bébé, dans une lecture transgénérationnelle de votre famille. Les prises de conscience permettent de couper les liens nocifs, les répétitions d'événements tragiques, et la libération de poids familiaux. Vous avez, en général, l'énergie pour cela, en étant bien accompagnée. Il s'agit là de donner du sens, pacifier ce qui a besoin de l'être, pardonner ou trouver la bonne distance…

Quatrième point: Déculpabilisez-vous!

Il y a beaucoup de raisons de culpabiliser : la fatigue, les sautes d'humeur, le corps qui change, l'arrêt du travail… Toutes les transformations que vous vivez sont parfois difficiles à assumer. Les émotions qui vous traversent ne sont pas toujours positives. Souvent, les Mamans me disent qu'elles répriment ces émotions pour ne pas atteindre bébé. 

Or, si bébé ressent ce que vous vivez, il est capable de faire la part des choses, surtout si vous lui expliquez que cela n'a rien à voir avec lui. Parlez-lui, en exprimant ce que vous traversez, tristesse, colère, frustration, en lui précisant bien que cela n'a rien à voir avec lui, que c'est la vie. Lui aussi sera traversé par toutes les émotions. En lui parlant, vous lui montrez que vous gérez, que l'on peut vivre ces émotions puis les transformer. Il y a des Mamans qui traversent des événements dramatiques pendant leur grossesse, et dont les enfants sont solaires à la naissance

Cinquième point: Les relations familiales, tout bouge !

Si c'est votre premier enfant, tout le monde saute d'un cran ! Les parents deviennent grands-parents, les enfants deviennent parents et les relations vont devoir évoluer. Le point fondamental est votre cellule familial à 3. Le reste devient périphérique. Chacun doit trouver la bonne place, pour que les relations soient harmonieuses. Si vous avez déjà un ou des enfants, c'est pour eux que ça bouge. De seul à deux, ce n'est pas simple. Pas plus que de deux à trois, et ainsi de suite. L'arrivée d'un bébé attise la curiosité, intéresse, mais effraie l'aîné. 
Tout son monde est remis en question. Vous pouvez lui dire plusieurs choses:

 - Tu vois, tout ce que je fais pour bébé, je l'ai fait pour toi. Vous pouvez commenter le bain en lui parlant de lui, comment vous le teniez, ses sourires, ses éclaboussures… 
- Tu n'es pas obligé d'aimer ce bébé, cependant tu es obligé de ne pas lui faire de mal. 
- Si tu patientes un peu, il peut devenir ton meilleur ami. 

En homéopathie, un remède peut aider les "grands" à gérer leur jalousie, tout à fait naturelle, mais difficile à vivre pour eux, car ils sont partagés entre la curiosité et l'envie de créer du lien et ce rejet de celui qui bouleverse tout. Il s'agit de Lachesis, une dose en 15 CH, à faire fondre dans de l'eau ou à sucer selon l'âge de l'enfant. 

Le garant de votre nouvelle cellule familiale peut être le Papa. À lui de signifier le cadre, surtout aux parents et aux proches, et de mettre des limites si ceux-ci sont envahissants. Par exemple, le choix du prénom s'il est divulgué trop tôt, peut être remis en question par la famille, à vous de garder le secret jusqu'à la naissance ou de savoir rester sur votre décision, sans vous laisser influencer par l'entourage. Quelque soit votre choix, il y aura toujours quelqu'un pour faire un commentaire !

Sixième point : lâcher-prise sur le rythme et les exigences du quotidien !

Le temps a passé, vous êtes dans les 2 derniers mois. Le ventre est lourd, parfois dur, le bas du dos est souvent douloureux, les mouvements sont plus lents… Il n'est plus question de conserver votre rythme habituel. C'est le moment de déléguer et de revoir vos exigences à la baisse. Prenez soin de vous, sentez-vous bien dans votre peau, et tant pis pour le ménage ou le rangement. Le congé maternité commence et vous donne du temps pour vous écouter. Simplifiez ce qui peut l'être, relaxez-vous. Plus vous allez être détendue et confiante, mieux votre accouchement va se passer. Encore une fois, ne vous mettez pas la pression, et apprenez à demander de l'aide à ceux qui vous entourent.


L'état d'esprit de la mère

La sécrétion de prostaglandine et d’ocytocine favorise le déclenchement du travail. Ces hormones nécessitent un état de relâchement et de lâcher-prise de la mère pour être sécrétées de façon optimale afin de faire déclencher le travail. Plus la femme se sent bien, calme, en confiance et est dans un état de bien-être et de bonheur, plus ce sera propice pour la libération des hormones responsables de déclencher le travail. Lorsque la future mère est stressée, angoissée, apeurée, épuisée… elle sécrète plutôt du cortisol, l’hormone du stress, qui plonge en hyper vigilance. Cette hormone empêche alors l’ocytocine de faire son travail et créer plutôt un blocage au processus naturel d’enfantement.

Septième point: Le travail, un moment unique !

Au moment de l'accouchement, les contractions vont gagner en amplitude, et si vous souhaitez un accouchement naturel, il va falloir gérer cette sensation forte. Je préfère parler d'intensité que de douleur, car la douleur nous amène à lutter contre elle, elle crispe et coupe le souffle. L'intensité est fluctuante, et liée à la respiration, vous allez surfer avec elle.

La grande question est : pourquoi une telle intensité ? Pourquoi bébé ne glisserait pas comme sur un toboggan en une demi-heure ? 
Nous entrons là dans la dimension du Féminin Sacré. Au travers de ces contractions, vous allez contacter votre Puissance, votre capacité à passer un obstacle, qui fait que vous ne serez plus jamais la même après cette expérience. Comme un enfant grandit de quelques centimètres après avoir eu de la fièvre, la rencontre avec l'intensité des contractions va vous faire grandir. C'est une force de Vie exceptionnelle qui vous relie au vécu de milliards de femmes qui ont accouché avant vous, à une sagesse du corps transmise depuis la nuit des temps, à un instinct archaïque profond. Elle vous amène à un dépassement de soi, un don total de votre Être pour cette mise au monde. Ce n'est pas rien, cela requiert toute notre attention, notre concentration et notre énergie. D'ailleurs, certaines femmes témoignent de leur ressenti jouissif proche de l'orgasme pendant leur accouchement. 

La péridurale est là en cas de besoin, d'appréhension trop importante, et de travail trop long ou provoqué. C'est à vous de jauger vos capacités à vivre cette expérience, en toute liberté, sans jugement. 
Là aussi, attention aux pressions de l'entourage. On peut vous dire "la douleur ne sert à rien", "pourquoi souffrir ? ", ou que la péridurale n'a pas "marché". Chacune a son vécu et son ressenti.

Huitième point: La place du Papa !

Elle n'est pas facile à trouver, cette place. Tout est centré sur la Maman, et qu'il soit là ou pas, on lui adresse rarement la parole. Il est extérieur à vos sensations, il vous suit plus ou moins à vos rendez-vous, mais à quel moment lui demande-t-on à lui ce qu'il ressent ? Quelles sont ses angoisses ? Ses interrogations ? Pourtant son rôle est essentiel. Je parle ici du couple hétérosexuel sans rentrer dans les autres déclinaisons possibles, car je m'appuie sur l'Énergétique chinoise dans le sens du Yin et du Yang, le Yin étant d'ordre féminin, le Yang d'ordre masculin dans le principe. Cela n'exclut en rien les différentes formes de couples où il y a souvent un tempérament plus Yin et l'autre plus Yang. Nous parlons beaucoup d'égalité hommes-femmes et il était nécessaire de casser les vieux schémas, cependant si nous posions la question de la complémentarité ? C'est là toute la beauté du couple ! Chacun apporte son énergie, sa vibration, et cela va construire l'enfant dans sa totalité. Ce n'est pas de stéréotyper les comportements, mais plus de se répartir les tâches. La photo qui suit illustre bien ce rapport entre les parents et l'enfant. La mère entoure l'enfant et en prend soin. Le père protège et veille sur la mère et l'enfant.


Cela ne veut pas dire que le Papa ne va pas s'occuper de son enfant, c'est une répartition des rôles à inventer, pour que chacun se sente en sécurité. C'est aussi conduire le Papa à contacter son Masculin Sacré, sa Puissance, sa Sensibilité et son Énergie déployée pour structurer la famille. Pour cela, je propose un atelier qui s'appelle "l'école des Papas", afin de leur donner un espace dédié, pour répondre à leurs questions et leur permettre de cheminer de leur côté.

Pour l'accouchement, prenez le temps de discuter ensemble de ce que vous voulez tous les deux. Veut-il être là, tout voir, couper le cordon… ? Là encore, pas de pression. Il y a des images qui peuvent être choquantes, vous voir en difficulté en se sentant impuissant peut être très mal vécu, et il est fondamental de parler de tout cela en amont. D'ailleurs, ça peut évoluer au fil des mois, certains pères se sentent de plus en plus impliqués en se laissant du temps. 

Échangez avec lui sur ce que vous avez appris, la respiration, les positions, montrez-lui tous les outils dont vous disposez pour que pendant le travail, il puisse être à vos côtés en étant concerné par le déroulement de l'accouchement, surtout si par moment vous perdez un peu pied. Prévenez-le également que vous aurez besoin de toute votre concentration et qu'il devra trouver la bonne attitude pour ne pas risquer de se faire envoyer balader !

Neuvième point: L'accouchement, tout est possible !

Vous vous êtes préparée pendant ces 9 mois pour ce moment unique de vie, qui échappe complètement à votre volonté et à votre contrôle. Comment cela va-t-il se passer ? Personne ne peut dire. Tout peut arriver, et il ne reste plus qu'à faire confiance. Confiance en vous et dans votre corps, dans ce savoir-faire inné transmis de femme en femme depuis des milliers d'années. 

Confiance dans votre bébé qui a choisi de vivre une certaine expérience dans sa venue au monde, parfois bien différente de celle que vous avez envie de vivre. Certains ont besoin que l'on vienne les chercher, d'autres arrivent comme des boulets de canon… 

Confiance dans le corps médical qui est là pour vous soutenir et vous accompagner. Il est nécessaire de dialoguer avec les soignants, de poser des questions, d'exprimer (par le biais du Papa si vous êtes en plein travail) ce dont vous avez besoin ou ce que vous souhaitez. Ils vous diront ce qui est possible et comment avancer ensemble au mieux pour vous et votre enfant. 

Confiance dans la Vie, quel que soit le nom que vous lui donnez, et quelle que soit la façon dont tout cela va se passer.
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